Maxime Kibler : « Le 4L Trophy, c’est un esprit de solidarité formidable ! »

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Après l’aventure, le débrief ! Nous avons discuté un long moment avec Maxime Kibler qui, aux côtés de Mathieu Martigne, est venu à bout de ce 4L Trophy 2022. Une formidable aventure au volant de leur 4L qu’ornait un beau logo FRANCE ABRIS, puisque nous avions décidé de les soutenir dans leur démarche.

Les deux compères ont livré 20 à 30 kilos de fournitures scolaires, paramédicales et d’affaires de sport à l’association Enfants du Désert, à Merzouga, où ils ont fait étape au cours de leur périple. Pendant 15 jours, ils sont passés par toutes les émotions sur les routes désertiques du Maroc, entre coups durs mécaniques et entraide permanente.

Interview.

Le 4L Trophy 2022, c’est fini depuis un mois déjà. Après avoir soutenu Maxime et Mathieu dans leur belle aventure, FRANCE ABRIS a voulu prendre de leurs nouvelles… et débriefer ce raid unique avec Maxime.

Comment s’est passé le retour au quotidien après ce 4L Trophy ? Difficile ?

Le retour à la réalité est un peu dur, oui (rires). On a vécu 15 jours de liberté totale, c’est forcément un sentiment fantastique ! C’est une aventure de folie que chacun vit à sa façon, comme il le souhaite.

Comment étaient organisées vos journées ?

Tous les matins, nous étions réveillés par la musique du 4L Trophy. On avait une plage horaire pour partir : nous, on s’arrangeait pour tracer la route aux alentours de 8h, le matin, histoire de ne pas avoir trop de monde. Avec les rencontres que l’on a pu faire, on s’est rapidement organisé un petit convoi de cinq à huit 4L avec lesquelles on roulait chaque jour. On pouvait tomber sur une étape de 90 km sur des chemins de campagne désertiques – dans ce cas-là, on retrouvait tout le monde, le soir, au bivouac. Ou sur une étape de deux jours avec 600 km à parcourir et une nuit en autonomie…

4L Trophy et France Abris
Sur le 4L Trophy, la casse et la débrouille font partie du quotidien des participants.

Qu’est-ce qui vous a frappés durant cette aventure ?

L’entraide et la solidarité. Ce sont vraiment des valeurs présentes tout au long du raid. Beaucoup de voitures tombent en panne – ça a été aussi notre cas assez souvent. Mais il y a toujours une 4L qui s’arrête pour t’aider, quelqu’un qui se glisse sous la voiture, dans la poussière, à tes côtés pour rafistoler une pièce… Cet esprit de solidarité, il est assez formidable. Il n’y a pas de compétition, tu partages avec les autres et tu savoures ces moments de convivialité jusque dans les difficultés.

Comment se sont passés ces 15 jours ? Tu peux nous raconter ?

Bien sûr. Ce qui est assez drôle, c’est que ça a mal débuté… 60 km seulement après notre départ de Lyon, on a commencé à entendre un drôle de bruit dans la voiture. Au bout de 200 km, on s’est arrêté pour constater les dégâts : on avait un roulement neuf qui était un peu trop serré et qui s’est grippé, jusqu’à bloquer une roue arrière. On a dû faire un premier arrêt pour changer le roulement. Comme il fallait un outil bien particulier – que l’on n’avait pas, évidemment -, on a dû faire parler le système D pour faire sauter la cage du roulement et le remplacer. Heureusement, on a réussi à rallier Biarritz, où la 4L a passé le contrôle mécanique haut la main. La voiture était impeccable.

L’aventure pouvait vraiment commencer !

Complètement ! De Biarritz, on a pris la direction de Salamanque avec un premier bivouac en autonomie. On a ensuite filé vers Algésiras, où l’on a retrouvé toutes les 4L dans une très, très bonne ambiance. On a fait la traversée en bateau jusqu’à Tanger. Puis, on a repris la route, direction Rabat, avant de se lancer dans le Maroc profond, à Boulaajoul. Des paysages désertiques, beaucoup moins de verdure… Avec l’étape qui nous a menés à Merzouga, où l’on déposait toutes nos fournitures scolaires et paramédicales, on a attaqué les vraies difficultés. Des immensité désertiques, planes, sans aucun relief. Et cette route… On avait l’impression de rouler sur un toit de tuiles. Pour autant, on avait une grande confiance dans notre 4L…

Un peu trop, non ?

Effectivement, puisqu’à cause des vibrations, on a fini par casser un élément du châssis. Le soir, on avait rendez-vous au PC mécanique ; il a fallu attendre trois ou quatre heures avant qu’un mécanicien soudeur prenne en charge la voiture. Le lendemain, on est repartis. Et on a cassé les deux suspensions avant. On les a changées, mais on les a cassées à nouveau le surlendemain… A la réflexion, on roulait probablement un peu trop fort (rires) !

Et ce n’est pas fini…

Effectivement. L’alternateur a ensuite lâché. On ne s’en est pas rendus compte tout de suite, on voyait le niveau des batteries qui baissait… jusqu’à ce que la 4L n’ait plus de jus du tout. Heureusement, on a trouvé un équipage sympa avec qui on a échangé les batteries tout au long de l’étape. Cela nous permettait de recharger en roulant ! 

4L Trophy
Il a fallu faire appel aux soudeurs de l’équipe du 4L Trophy pour filer un coup de main à nos Trophistes !

Et l’étape marathon ?

On n’était pas au bout de nos peines (rires) ! Cette étape nous faisait rouler de Merzouga à Marrakech avec deux jours en autonomie. Tout s’est d’abord très bien passé ; on avait réparé la 4L la veille… Mais, dans l’après-midi, la colonne de direction a lâché. On avait une roue qui tournait, et l’autre qui faisait n’importe quoi. On voulait attendre l’assistance, mais on a fini par faire la réparation nous-mêmes grâce à un concours de circonstance, une pièce en râble qu’on avait mis de côté.

Cette étape, c’est une expérience très particulière ?

Oui, c’est sûr. Mais ce sont aussi des sentiments un peu mêlés, parce que c’est le début de la fin. Tu vas vers la grande ville, tu sais que l’arrivée est pour bientôt… On a eu d’autres moments incroyables. Les bivouacs, le désert, le col de tizi n’Tichka… Nous, on avait une 4L qui était un peu boostée, donc on n’a jamais eu de surchauffe. Elle était bien préparée, elle pouvait rouler jusqu’à 70 km/h dans les cols… Autant vous dire qu’on s’est fait plaisir tout au long de ce 4L Trophy !

Le plus dur, c’était de rentrer, finalement ?

Oui, c’est effectivement la seule fois où on ne s’est pas fait plaisir (rires) ! On n’en pouvait plus. 2000 bornes à faire, un départ à 8h du matin, une arrivée à 5h, à l’aube, chez nous…

Dans quel état est la 4L ?

Elle est retournée dans son hangar. On va devoir faire un gros, gros nettoyage, parce qu’elle n’est plus en très bon état. Et pas vraiment propre !

Vous avez prévu de vous en resservir ?

Et bien, oui… Puisqu’on a décidé de refaire le 4L Trophy dans deux ans ! On peut y participer jusqu’à nos 28 ans. C’est une expérience tellement géniale et unique… c’est difficile à expliquer, il faut le vivre pour le comprendre pleinement. C’est quelque chose de fou. Et on a très envie d’y regoûter.

Il y a des choses que vous ferez différemment, du coup ?

Les klaxons (rires) ! Ils sont beaucoup plus importants que ce que l’on peut penser ! Il faudra qu’on se penche sur le sujet !

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